- la déscolarisation s’empire…
La vue d’ensemble du système éducatif des pays d’Afrique sub saharienne révèle un retard certain par rapport aux pays développés et même aux voisins d’Afrique du nord et de l’est.. A la fois la qualité du système et des enseignements sont souvent remis en cause. La Banque Mondiale nous révèle à ce sujet qu’environ 89 millions de jeunes âgés de 12 à 24 ans sont hors du système scolaire en Afrique subsaharienne. Dans les dix prochaines années, 40 autres millions de jeunes auront probablement quitté l’école pour se retrouver confrontés à un avenir incertain, faute de qualifications professionnelles et de compétences pratiques[1].
En effet, comme le montre l’étude menée par UNICEF sur les enfants en dehors de l’école[2] ; le Taux Net de Scolarisation Ajusté (TNSA) des enfants en âge du primaire a atteint 85,8% en 2016. Cela correspond à un taux d’exclusion de 14,2% pour les enfants âgés de 6 à 11 ans, soit un total de 532 347 enfants qui ne sont pas scolarisés. Ce taux est plus élevé pour les filles (16,7%) que pour les garçons (11,7%). Par ailleurs, le risque d’abandonner l’école primaire avant d’atteindre la sixième année d’études, est estimé selon les résultats de l’année scolaire 2014, à 24%. Ce taux est légèrement plus élevé chez les garçons (25,0%) que les filles (23,6%). Ramené aux conditions de 2016, ce risque concerne une population composée de plus de 935,000 élèves (509,000 garçons et 426,000 filles) inscrits dans les cinq premières années d’études et qui risquent d’abandonner le système scolaire avant de parvenir en dernière année d’études du cursus primaire.
Cette situation est encore plus accentuée pour les espaces ruraux ou les différences de développement sont marquées par rapport aux espaces Urbains.
Le rapport de l’UNESCO révèle que 258 millions d’enfants et de jeunes sont totalement privés d’instruction, la pauvreté étant le principal obstacle à leur accès à l’éducation. Dans les pays à faible et moyen revenu, les adolescents issus des 20% de ménages les plus riches ont trois fois plus de chances de terminer le premier cycle de l’enseignement secondaire que ceux des ménages les plus pauvres. A cet état de cause vient s’ajouter la situation que vit le monde ces derniers mois.
- De la crise de sante a la crise de l’éducation….
En effet, le monde vit une pandémie de Corona Virus qui paralyse à la fois l’ensemble des secteurs de l’économie, Si l’Afrique est particulièrement vulnérable, c’est parce que 56 % de la population urbaine (hors Afrique du Nord) est concentrée dans des bidonvilles surpeuplés et mal équipés, et que seuls 34 % des ménages ont accès à de simples moyens de se laver les mains. En gros, 71 % de la population active est employée dans le secteur informel et la plupart de ces employés ne peuvent pas faire du télétravail. Près de 40 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition.
La baisse du développement humain devrait être beaucoup plus accentuée dans les pays en développement qui ont plus de mal que les pays plus riches à faire face aux retombées sociales et économiques de la pandémie. Dans le domaine de l’éducation, avec la fermeture des écoles et les écarts importants dans l’apprentissage en ligne, les estimations du PNUD montrent que 86 % des enfants de l’enseignement primaire ne sont plus effectivement scolarisés dans les pays à faible niveau de développement humain, contre seulement 20 % dans les pays ayant un niveau de développement humain élevé[3].
Avec les fermetures d’écoles, les estimations du PNUD du « taux effectif de déscolarisation » (qui donne le pourcentage d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire ajusté pour refléter ceux qui n’ont pas accès à Internet) indiquent que 60 % des enfants ne reçoivent pas d’éducation, conduisant à des niveaux globaux jamais vus depuis les années 80. L’impact combiné de ces chocs pourrait correspondre à la plus grave inversion de tendance du développement humain jamais enregistrée. Cela ne tient pas compte des autres effets significatifs, par exemple en ce qui concerne les progrès vers l’égalité des sexes. Les impacts négatifs sur les femmes et les filles s’étendent sur le plan économique – diminution des gains et de l’épargne, plus grande précarité du travail, effets sur la santé génésique, prestations de soins non rémunérées et violences sexistes. Selon l’Unesco, 40% des pays à faible et moyen revenu n’ont pas soutenu les apprenants défavorisés pendant la fermeture temporaire des écoles liée aux mesures de confinement. L’agence onusienne exhorte ainsi les pays à se concentrer sur les personnes laissées pour compte lors de la réouverture des écoles afin de rendre les sociétés plus résilientes et plus égalitaires. « Afin de relever les défis de notre temps, il est impératif d’évoluer vers une éducation plus inclusive », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay
La baisse du développement humain devrait être beaucoup plus accentuée dans les pays en développement qui ont plus de mal que les pays plus riches à faire face aux retombées sociales et économiques de la pandémie. Dans le domaine de l’éducation, avec la fermeture des écoles et les écarts importants dans l’apprentissage en ligne, il devient donc indéniable qu’il faut agir afin de résorber la crise de l’éducation qui se profile et qui prend de plus en plus de l’ampleur.
Alors que le Corona Virus a réussi à bouleverser les modes de vies et de travail des personnes, l’un des secteurs les plus affectes et avec le moins de solutions possibles est surement le secteur de l’éducation et notamment le primaire et le secondaire.
Un accès plus équitable à Internet apparaît comme une solution réalisable si les pays comblent l’écart par l’entremise des dirigeants de leur groupe de développement et ceci permettrait de combler les lacunes actuelles dans l’éducation.
- Des solutions à mettre en valeurs …
L’UNICEF définit les aptitudes à la vie sociale comme un « ensemble d’aptitudes psychosociales et interpersonnelles qui peuvent aider à prendre des décisions informées, à communiquer efficacement et à forger des stratégies d’adaptation et de contrôle de soi qui peuvent aider à mener une vie saine et productive ».
On entend par Éducation aux aptitudes à la vie quotidienne les interventions éducatives qui visent à renforcer les aptitudes à la vie quotidienne des enfants et des adolescents.
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) appelle à investir d’urgence en vue de permettre une généralisation de l’apprentissage en ligne. Selon un rapport publié le 20 août 2020, au moins un tiers des écoliers dans le monde ont été privés d’enseignement lors de la pandémie de Covid-19. Les enfants les plus pénalisés se trouvent en Afrique subsaharienne.
Selon une enquête récente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) portant sur 39 des 54 pays que compte l’Afrique, les écoles sont fermées depuis près six mois à cause du coronavirus. Les établissements scolaires ont ouvert dans six pays seulement alors que l’activité économique a repris depuis plusieurs semaines. Pour l’OMS et l’Unicef, cette fermeture prolongée pose problème puisque des millions d’enfants sont laissés pour compte et n’ont pas accès à un enseignement alternatif.
En ce sens, la solution portée par les outils du numérique et notamment les apprentissages en ligne revêt de nombreux avantages parmi lesquels
-La connectivité peut changer la donne pour certains des enfants les plus marginalisés au monde en les aidant à réaliser leur potentiel et à briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté.
-La technologie numérique offre aux enfants des possibilités d’apprentissage et d’éducation, notamment dans les régions isolées et pendant les crises humanitaires
-E-learning a le potentiel d’accroître la motivation des élèves en rendant l’apprentissage plus ludique et convivial créant ainsi des possibilités en matière d’apprentissage personnalisé, en permettant aux élèves d’apprendre à leur propre rythme et en aidant les enseignants possédant des ressources limitées à fournir aux élèves de meilleures possibilités d’apprentissage
-Les outils numériques et la connectivité peuvent permettre aux enfants d’accéder à l’éducation dans des situations où de telles possibilités sont ténues.
C’est donc dans le but de mettre en avant l’ensemble de ces outils au combien utiles et dont l’efficacité n’est plus à démontrer que la fondation Gefona a lancé une campagne de sensibilisation sur les avantages des outils du numériques.
Cette campagne vise à la fois la sensibilisation des personnes de tous âges a l’utilisation et l’usage des outils disponible en ligne et aussi la mise en valeur des outils qui permettront d’atteindre et de former les personnes même dans les lieux et les conditions difficiles d’atteinte.
- REFERENCES
[1] Banque Mondiale, les jeunes non scolarises et déscolarisés en Afrique centrale. 2015 https://www.banquemondiale.org/fr/topic/education/publication/out-of-school-youth-in-sub-saharan-africa
[2] UNICEF-Cambridge Education France, 2018
[3] PNUD. COVID-19 : le développement humain est en passe de reculer cette année pour la première fois depuis 1990, 2020
-UNICEF-Cambridge Education France, 2018
-Rapport sur le développement dans le monde 2018
-Kits-d-education-UNICEF-manuel-instruction
-Sécurité des enfants en ligne, défis et stratégies mondiaux, Le Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF (CRI), Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) Mars 2012
–https://fr.unesco.org/news/en/communication-and-information/resources/news-and-in-focus-articles
– LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE 2017, Les enfants dans un monde numérique, UNICEF
-Fonds International des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF)
-L’éducation pendant la COVID-19 : Cadre de planification de contingence, réduction des risques, préparation et riposte, New York, avril 2020